Cancer de la prostate – Sphincter Artificiel – France


La prostate rend-elle incontinent ?

Sphincter artificiel contre l’incontinence sévère

Suite à l’opération de la prostate (cancer ou adénome), il peut arriver que le sphincter chargé de retenir les urines ait perdu de la force et ne soit plus efficace. L’incontinence est alors importante et vraiment gênante. Dans ce cas, le médecin peut proposer la pose d’un sphincter artificiel en remplacement. Selon le Dr Jérôme Graal, urologue "cette technique est très efficace".

En pratique :

La pose d’un sphincter artificiel est réservé aux cas sévères d’incontinence. Elle se fait sous anesthésie générale et nécessite une hospitalisation de 3 jours. Le sphincter est activé 4 à 6 semaines après l’intervention pour laisser le temps aux tissus de cicatriser.

A savoir :

La durée de vie d’un sphincter artificiel est de plus de 10 ans. Il pourrait donc être nécessaire de changer la totalité ou un composant après plusieurs années d’utilisation.

Prostate : faut-il obligatoirement se faire opérer ?

Ce n’est pas parce que l’on souffre de troubles urinaires à cause d’un adénome de la prostate que l’on se fait systématiquement opérer. "Ce doit être le cas si vraiment le patient est gêné et si les traitements médicamenteux ont échoué", précise ainsi le Dr Jérôme Graal, urologue.

Le poids de la prostate n’influe pas sur la décision d’opérer. En clair, un homme peut avoir une grosse prostate, mais ne pas être opéré si cela ne le gêne pas. En cas de cancer, cela dépend de l’extension de la maladie (le patient ne se plaint de rien en général). L’opération peut être proposée mais n’est pas systématique.

A savoir :

Pour les personnes ayant un adénome de la prostate et souffrant de rétention aiguë des urines ayant nécessité la mise en place d’une sonde, l’opération peut être envisagée si les mictions ne reprennent pas normalement après le retrait de la sonde.

Prostate : peut-on prévenir l’incontinence post-opératoire ?

"Dans la mesure où on ne sait pas quel patient sera ou pas incontinent après une opération de la prostate, on ne peut pas prévenir ce risque", explique le Dr Jérôme Graal, urologue. Néanmoins, sachez qu’une rééducation avant l’intervention peut parfois être proposée. "C’est une option qui n’est pas obligatoire et très peu prescrite par les urologues", précise notre interlocuteur. Pour cause, "son utilité n’est pas prouvée".

Incontinence : les bons gestes pour la limiter !

Après une opération de la prostate, que vous soyez incontinent ou non, il y a certaines pratiques à connaître pour limiter le risque de fuites urinaires.

En pratique :

  • Vider sa vessie régulièrement, c’est-à-dire toutes les 3 heures
  • Faire attention aux alcools blancs (vin, champagne) car ils peuvent irriter la vessie chez certaines personnes.
  • Boire suffisamment pour prévenir les infections.

Troubles urinaires = problèmes de prostate ?

Vous avez des envies fréquentes et urgentes d’uriner ? Votre prostate est peut-être en cause… Comme l’explique le Dr Jérôme Graal, urologue : "La prostate d’un homme qui vieillit évolue et change de nature. Un adénome qui se développe (grossissement interne de l’organe) peut avoir des conséquences sur la façon d’uriner."

Un adénome peut bloquer tellement le passage de l’urine que la vessie ne se vide plus. "Les fuites peuvent alors survenir n’importe quand, y compris la nuit", précise le spécialiste. Il peut aussi comprimer le canal urinaire qui traverse la prostate. Résultat : "L’écoulement des urines est ralenti."

A savoir :

Les troubles urinaires peuvent révéler un cancer prostatique, mais "c’est un retentissement très tardif de l’évolution de la maladie et il ne faut pas attendre d’en arriver là".

Article réalisé par Aurélie Blaize – Validé par Dr Jérôme Graal, urologue

medisite

Aurélie Blaize – http://www.medisite.fr