Cancer de la prostate – Techniques Chirurgicales – France


La prostate rend-elle incontinent ?

Prostate : les techniques opératoires les moins risquées

Plusieurs techniques chirurgicales peuvent être proposées pour opérer la prostate. Certaines sont-elles moins à risque d’incontinence ?

En cas d’adénome :

"La chirurgie classique par voie abdominale (pour les gros adénomes) ou par voie naturelle (pour les petits adénomes) comporte les mêmes risques d’incontinence (c’est-à-dire environ 1 %)", explique le Dr Jérôme Graal, urologue. Le laser pourrait obtenir de meilleurs résultats, mais il est encore très peu utilisé et non pris en charge par la Sécurité Sociale.

En cas de cancer :

"Les meilleurs résultats sur l’incontinence semblent obtenus avec la chirurgie classique (par ouverture de l’abdomen)", explique le spécialiste. Les techniques plus modernes (coelioscopie, robot, ultrasons) n’ont pas à ce jour réduit le risque d’incontinence.

A savoir :

Le traitement chirurgical du cancer est uniquement proposé si le cancer est localisé à la prostate.

Des médicaments contre les fuites "urgentes" !

Après une opération de la prostate (surtout de l’adénome), certains hommes souffrent d’une incontinence "d’urgence" ou "par impériosité". En clair, ils ont beaucoup de mal à retenir une envie forte d’uriner, ce qui peut occasionner des fuites importantes. "Il peut s’agir d’un trouble du comportement de la vessie qui se contracte anormalement", explique le Dr Jérôme Graal, urologue.

Dans ce cas, des médicaments peuvent être prescrits pour inhiber ces contractions anormales. Les plus fréquents sont les anticholinergiques.

En pratique :

On peut vous prescrire de l’oxybutinine (Ditropan) ou du toldérodine (Detrol). Ce sont les anticholinergiques les plus habituels. L’imipramine (ex : Tofranil) peut exceptionnellement leur être associé.

Attention :

Les anticholinergiques peuvent être responsables de constipation, de sécheresse buccale, de troubles de la vision. Si vous observez un de ces effets, parlez-en à votre médecin.

Des bandelettes contre l’incontinence légère

En cas d’incontinence faible ou modérée faisant suite à l’opération d’un cancer de la prostate (ablation totale de la glande), on peut proposer la pose d’une bandelette périnéale. Le but : soutenir l’urètre lors des efforts, et éviter ainsi les fuites ! "Leurs résultats sont très encourageants", précise le Dr Jérôme Graal, urologue.

En pratique :

La pose d’une bandelette périnéale se fait sous anesthésie et nécessite généralement une hospitalisation de 48h. La bandelette est placée sous l’urètre (dans la région située entre les bourses et l’anus) comme une sorte de hamac.

A noter :

Les bandelettes périnéales ne sont pas indiquées en cas d’adénome de la prostate.

Chirurgie prostatique : La rééducation, très efficace !

Vous venez d’être opéré d’un adénome ou d’un cancer de la prostate et vous avez des fuites urinaires ? La rééducation peut vous aider ! Pourquoi ? "Parce qu’elle a un effet tout à fait positif sur le sphincter (donc la réduction des fuites urinaires) et qu’elle aide à garder le moral", répond le Dr Jérôme Graal, urologue.

En pratique :

Après l’opération, des séances réalisées avec un kinésithérapeute permettent de renforcer les muscles du périnée (le périnée est le plancher qui soutient les organes du petit bassin) et le sphincter urinaire via des stimulations électriques musculaires.

A noter :

La rééducation ne doit pas être commencée trop tôt. Votre médecin vous conseillera.

Article réalisé par Aurélie Blaize – Validé par Dr Jérôme Graal, urologue

medisite

Cet article étant assez long, je l’ai donc divisé en trois parties. La troisième partie paraîtra demain.
Marie Brasseur,
Secrétaire
Stoma-Ilco Bruxelles-Wallonie asbl

Aurélie Blaize – http://www.medisite.fr